KINO
"Faites mieux avec peu, faites bien avec rien, mais faites-le maintenant"
De 1999 à 2003, l'expérience Kino fut pour moi une véritable école de création pure, faite de mouvements, d'air et de liberté absolue.
Créations autonomes et tournages en mode guerilla.
C'est avec Kino que je me suis forgé une identité de créateur autonome multidisciplinaire. J'ai conçu, écrit, tourné, fait les images et le montage. J'ai fait de la narration et j'ai aussi fait l'acteur.
Kino, c'est mon alma mater en création vidéo.
THE GRAND WAZOO
Février 1999
Mon premier Kino.
J'avais emprunté une caméra mini dv, j'étais allé voir mon père à St-Bruno, à son studio et on a improvisé ce portrait loufoque ensemble.
Le montage a été fait par mon ami Christian Laurence, également co-fondateur de Kino.
J'ai utilisé une trame sonore de Frank Zappa, pour laquelle je n'ai pas les droits.
YOU'RE A WORM, HARRY
Mai 2001
Ah. Ma période bleue.
Ce film est un peu weird. Je me souviens assez bien de la genèse.
Je sortais d'un contrat de production intense et pénible où j'en avais pris plein la gueule pendant des semaines et, au final, je m'étais fait engueuler raide au téléphone par une comédienne qui affichait sa colère face à une de mes approches de réalisation qui ne lui plaisait pas du tout (je lui donne raison à 100%, au demeurant). Je n'étais pas le seul impliqué dans cette "approche désastreuse", mais j'étais imputable et c'est moi qui s'est fait hurler après. Fair enough.
Deux mois plus tard, je faisais ce film singulier...
J'ai, une fois de plus, utilisé une trame sonore de Frank Zappa, pour laquelle je n'ai pas les droits.
LE JAPON
Mars 2002
Je participais à un Kino Kabaret à Québec dans le cadre d'un événement artistique. Nous étions plusieurs, installés au sous-sol de la galerie Rouge, à monter et créer les films qui seraient présentés aux deux jours, lors de soirées prévues à cet effet.
L'idée d'un Kabaret, à cette époque, consistait à réunir talents, ressources humaines et technologiques pour s'entraider à faire des films rapidement, soit en 48h. J'étais déjà en processus de burn out et de rupture avec le métier de réalisateur et tourner me pesait. J'étais là, je n'avais pas envie de monter une équipe, ni envie de grand-chose, mais je voulais quand même faire bonne figure, alors, je me suis donné comme défi de bel et bien faire un film, mais en demeurant sur la rue même où nous nous trouvions. J'ai tout tourné en 90 minutes. C'était gris et sale, on était en Mars.
Pour faire exotique, j'ai décidé que ce film avait été tourné... au Japon.
TASTOVUL
2002
Un film plus "produit" que les autres. En revenant de Québec, après le Kabaret, j'étais en voiture avec Alexandre Roy et Olivier Groulx, au retour vers Montréal. Je venais de passer la semaine avec, entre autre, ces deux gars que je ne connaissais que de nom jusqu'à maintenant.
Nous échangions sur la route et je leur ai pitché une idée que j'avais. Celle d'un produit pharmaceutique révolutionnaire qui bouleverse les relations sexuelles. C'était complètement con comme idée, mais à trois, on a fait du chemin là-dessus.
Hypothétiquement, j'avais le désir de faire un pastiche de style infomercial, alors on est partis sur cette idée. Alex et moi on a ébauché les scènes clés et les grandes lignes du scénario, qu'Alex a finalement écrit dans le détail. Olivier a réalisé tout l'aspect graphique, y compris les accessoires et les produits. On a dégoté un studio et j'ai tourné les séquences maîtresses, avec Francis Piquette comme directeur photo.
J'ai ensuite fait le montage... on l'a présenté et ce fut un succès massif, qui semble ne pas vouloir s'éteindre, encore aujourd'hui, dans les cercles de kinoïtes.
Avec la belle complicité de Sophie Grégoire et de John Kuyk qui se sont prêtés au jeu. Notez au passage le témoignage d'une usagère, interprétée par une jeune Anaïs Favron.
Ce fut mon dernier film officiel à Kino, à la fin de l'année 2002.
KINO-KABARET VIGNETTES
En 2003, pendant un Kino Kabaret attenant à un festival de films à Montréal, je m'étais proposé pour créer des "identifications de soirée", ce qui consiste en une manière de vignettes signature pour ouvrir les soirées de projection.
J'avais une caméra et je les ai tous bricolés seul (sauf "La goutte" qui as été tournée avec une équipe pro).
VIANDE
2003
Les enfants, ne faites pas ça à la maison.
Avec Cybèle Jolicoeur
JÉSUS REVIENT
2003
Je regarde encore ce clip avec beaucoup de plaisir. Il y avait ce gars, Patrick Dupuis, qui s'était greffé à ce Kabaret de l'automne 2003, à titre de comédien.
Quand je l'ai vu pour la première fois, je lui ai demandé s'il consentirait à tourner un truc court avec moi, pour diffusion en salle.
J'avais devant moi le sosie du Christ, en personne et je ne pouvais passer à côté de l'idée de faire une vignette sur le thème de Notre Sauveur-qui-se-cherche-un-look-pour-aller-aux-cieux.
Notez au passage la subtile joke de suaire qui se glisse dans le montage.
GONE
2003
Celle-là représente un changement de mood complet.
J'ai filmé ça le soir, chez moi. J'ai éclairé avec mes phares de voiture et j'ai foutu les plans au ralenti.
La trame sonore est un mélange entre une musique stock et des extraits de Revolution 9, pour lesquels, je n'ai évidemment pas les droits. J'ai aussi ajouté des percussions.
Le tout mis ensemble évoque quelque chose de vaguement inquiétant... Avec Pascale Lévesque (les bottes d'eau, c'est son idée et c'est un détail qui me fout le frisson à chaque fois..)
LA GOUTTE
2003
Une improvisation "on the spot" en studio, pendant un tournage.
J'avais l'équipe, à qui j'ai demandé 20 minutes pour tourner ça, pendant la pause du midi. Je les remercie.
C'est ma version du supplice de la goutte ...Avec André Sabourin et Francis Hamelin.